Histoire
Le château de Besne se dresse sur la commune de Saint-Péreuse dans le département de la Nièvre.
Il a été construit par Guillaume de Grandrye à la fin du XVe siècle après la destruction du château féodal lors des affrontements entre Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne et Louis XI.
Au Moyen Âge
Le Morvan était une région frontalière entre le royaume de France et le duché de Bourgogne. Il eut beaucoup à souffrir de la guerre de Cent Ans et particulièrement de la lutte entre Armagnacs et Bourguigons.
Ce fut à la même époque en 1429 que le premier ascendant connu des propriétaires actuels, Jehan Tassin, commanda une porte lors du siège d'Orléans sous l'autorité de Jeanne d'Arc.
Plus tard en 1474 lors d'une des dernières guerres entre Charles le Téméraire et Louis XI, la baronnie de Saint Péreuse fut assiégée par les troupes du Roi de France. En Juin l'armée bourgignonne fut battue par l'armée française. Le vieux château qui avait beaucoup souffert des divers sièges fut complètement détruit par ordre, dit-on, de Louis XI.
Situé au sommet d'une colline dominant un vaste panorama, le château actuel a été constuit dans un contexte historique de guerre. C'est pourquoi nous retrouvons sur celui-ci des éléments de défense tels que des archères et une bretèche, principalement sur la facade nord et un peu sur la facade ouest.
Durant la révolution
C'est en 1794 que François-Jean Tassin dont descend le propriétaire actuel a acheté le domaine au Comte Le Peletier d'Aunay. Il était originaire d'Orléans comme son ancêtre Jehan Tassin évoqué précédement et avait été anobli par Louis XVI après avoir acquis une charge de conseiller du Roy.
À l'époque de la révolution, le château était occupé sans titre par un fermier dont la fille avait épousé un prêtre apostat, ancien curé de la paroisse.
Pour cette raison le nouvel acquéreur ne put en prendre possession immédiatement et ce fut son petit fils Pierre-Amédée Tassin de Saint Péreuse qui s'y installa le premier de sa famille en 1830 après avoir quitté Paris pour rester fidèle à Charles X, chassé du trône par son cousin Louis-Philippe.
Du mobilier d'avant la révolution il ne reste que deux énormes chenets en fonte dans la cheminée de la salle à manger. Ils étaient probablement trop lourds pour être emportés !
De la révolution à nos jours
L'avant-dernier propriétaire, le colonel Pierre Tassin de Saint Péreuse (1910-1995), avait été fait Compagnon de la Libération le 26 Juin 1941 par le Général de Gaulle.
Contruction
Dans la seconde moitié du XVe siècle le château actuel fut bâti à l'emplacement d'un édifice déjà existant puisqu'il comporte deux belles caves datant vraisemblablement du XIIIe siècle. Celles-ci sont en effet voûtées d'ogives à nervures d'arêtes qui dans l'une et l'autre cave retombent sur un pilier central.
Le château qui comporte trois corps de bâtiment, fut construit en plusieurs étapes, d'abord le premier corps, le plus ancien, au nord, orienté est-ouest puis les deux autres, accolés et perpendiculaires au premier, orientés nord-sud. Ces deux derniers se trouvent en partie au dessus des deux caves et ont une surface double.
À la révolution
Deux tours situées à l'ouest, visibles depuis la route, ont été sévèrement étêtées puisqu'à l'époque les tours étaient signe de noblesse. Elles ont été reconstruites par la suite et de nouvelles meurtrières ont été créées en haut de celles-ci, ce qui indique jusqu'à quelle hauteur les tours avaient été réduites.
Avant 1838, d'après l'atlas cadastral de la commune de 1838
Allongement du premier corps à l'est pour créer un escalier intérieur, ce qui englobe un peu plus la plus grosse et la plus ancienne tour du château dite "tour de l'horloge".
Allongement au sud d'un des deux autres corps pour créer une tour dans laquelle se trouve la chapelle du château.
Après 1838
Le mur droit séparant la cour du château des communs a été arrondi pour permettre, à l'époque, aux carrosses d'accéder jusqu'à l'entrée pour déposer leurs passagers. Ce mur se termine par une tourelle datant de la même époque.
Toujours dans ces années-là, trois lucarnes ont été créées dans le toit au-dessus de la porte d'entrée, dont celle du milieu plus importante que les deux autres.
Sur celle-ci figure à gauche les armes de la famille Tassin de Saint Péreuse (d'argent au chevron de gueule portant en chef un croissant d'azur et deux étoiles du même et en pointe une aigle de sable contourné et s'essorant).
À droite, ce sont celles de Marguerite Préveraud de La Boutresse (d'azur au chevron d'argent avec trois grenades de même), arrière-grand-mère du baron de Saint Péreuse, actuel propriétaire du domaine.
Les quatre autres lucarnes, trois au nord et une à l'est sont beaucoup plus anciennes.
Principaux travaux de restauration au XXe siècle
- Suppression d'un important vestibule extérieur créé au XIXe siècle
- Enlèvement de la totalité du crépi très dégradé recouvrant l'ensemble des murs du château
- Consolidation de certains murs du château au moyen de tirants pour compenser la forte poussée des toits sur les murs
- Restauration des fenêtres à leur état d'origine
- Réfection complète des toits du château et des communs
Principaux travaux de restauration au XXIe siècle
- Restauration et électrification du portail datant du XVIIe et du XIXe pour le monogramme SP en haut de celui-ci et des feuilles d'acanthe qui l'entourent
- Réfection complète de la cour et des terrasses entourant le château
- Restauration de la toiture en châtaignier de la tourelle dans la cour
- Réfection de la toiture du colombier, précédemment en ardoise et maintenant en tuile comme à l'origine avec remise en état du mur extérieur
- Restauration intégrale de l'intérieur du château
Le château en images
Visites
Chaque année les visites sont possibles en juillet et août.
Afin que nous puissions vous accueillir et préparer au mieux votre visite, nous vous conseillons de nous contacter par e-mail à l'adresse visites@chateau-de-besne.com.
Protection du monument et du site
Par arrêtés du 7 octobre 1975 et du 25 février 2002, les façades, les toitures, les caves voûtées, les communs, la maison du gardien, le chenil, le colombier, ainsi que le mur situé dans la cour avec sa tourelle, le puits, le portail et la grille, le jardin et les murs de clôture font l'objet d'une inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH).
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